Marcher dans les pas du Poète

Un parcours de visite permet de découvrir la ville de Charleville-Mézières en empruntant les pas de l’homme aux semelles de vent. Ce parcours est depuis quelques années ponctué d’œuvres d’art permettant de regarder différemment la ville qui a vu naître un des plus grands poètes français.

Le parcours historique permet de découvrir les lieux fréquentés par Arthur Rimbaud durant son enfance et son adolescence. Outre le musée Arthur Rimbaud et la maison des Ailleurs, maison d’adolescence du poète, on découvre avec cette balade pédestre sa maison natale, le collège qu’il a fréquenté, l’ancien institut Rossat, ou encore le square de la gare qui lui a inspiré le poème "A la musique". Ce parcours se termine par le cimetière de Charleville où il a été inhumé en 1891.

Le parcours Rimbaud est régulièrement enrichi par la mise en place ou la création d’art contemporain. En 2011, les chaises-poèmes de Michel Goulet sont venues habiller le quai Rimbaud, entre le musée et la maison des Ailleurs. En 2017, c’est la sculpture "Rimbaud" en forme de coeur de Michel Gillet, qui s’est installée dans le square de la gare aux côtés du buste présent lui depuis 1901.

 

Les fresques 

Depuis 2015 ce parcours s’enrichit progressivement d’œuvres de grande ampleur, des fresques mettant en valeur les textes du poète sur différents murs de la ville. 

Des poèmes d'Arthur Rimbaud lisibles par tous en se baladant dans les rues de Charleville-Mézières. Des oeuvres d'artistes qui permettent un autre regard sur ces textes et une redécouverte par le plus grand nombre. D’autres fresques viendront encore compléter ce parcours Rimbaud contribuant à la découverte conjointe de la ville et du poète local. 

Voyelles (2015) - Rue de l’église, face au n°11
Rêvé pour l'hiver (2020) - Pauline Déas collectif 4FAM - 5bis rue de Champagne

Voyelles (2015) - Rue de l’église, face au n°11

Rêvé pour l'hiver (2020) - Pauline Déas collectif 4FAM - 5bis rue de Champagne

Voyelles

2015
Sonnet écrit en 1871 par Arthur Rimbaud, dont le manus­­crit est conservé au musée Arthur Rimbaud. Première fresque d’une longue série, elle reprend deux documents d’époque : d’une part le manuscrit fidèlement reproduit, d’autre part une caricature de Rimbaud dessinée par Manuel Luque en 1888 et publiée dans la revue « Les Hommes d’aujourd’hui ». 

 

Ophélie

2017
L’ar­­­tiste Mehdi Amghar, du collectif ardennais Creative Color, s’est emparé du texte « Ophé­­­­lie », 5ème poème du recueil Les Cahiers de Douai. Il cite les deux premières strophes, qui évoquent cette hé­­­roïne issue de la célèbre tragédie shakespearienne Hamlet. Éconduite par Hamlet qu’elle aime à la folie, la jeune femme descend à la rivière et meurt noyée.

 

Le Dormeur du val

2018
Arthur Rimbaud, allongé dans l’herbe, s’est installé sur une façade de la rue de Gonzague. Cette fresque lais­­­sant place à l’ima­­­gi­­­naire est tirée du poème « Ma bohème » et est l’œuvre de l’ar­­­tiste Antoine Maquet, du collec­tif ardennais Crea­tive Color.

Ophélie (2017) - Crea­tive Color - Rue Michelet, face au cinéma multiplexe
Le Dormeur du Val (2018) - Rodes - 120 avenue Charles Boutet

Ophélie (2017) - Crea­tive Color - Rue Michelet, face au cinéma multiplexe

Le Dormeur du Val (2018) - Rodes - 120 avenue Charles Boutet

Ma Bohème

2018
Arthur Rimbaud, allongé dans l’herbe, s’est installé sur une façade de la rue de Gonzague. Cette fresque lais­­­sant place à l’ima­­­gi­­­naire est tirée du poème « Ma bohème » et est l’œuvre de l’ar­­­tiste Antoine Maquet, du collec­tif ardennais Crea­tive Color.

Ma Bohème (2018) - Crea­tive Color - 13 rue de Gonzague
Ma Bohème (2018) - Crea­tive Color - 13 rue de Gonzague

Ma Bohème (2018) - Crea­tive Color - 13 rue de Gonzague

Ma Bohème (2018) - Crea­tive Color - 13 rue de Gonzague

Le Bateau Ivre

2018
Explorant l’idée du bleu et du mouve­­ment, l’ar­­tiste Polar met en valeur le poème « Le Bateau ivre » à travers cette fresque rue Ledru-Rollin, derrière le cimetière où repose Rimbaud. Les formes abstraites et géomé­­triques font revivre au spec­­ta­­teur les voyages de l’embarcation décrite dans l’œuvre du poète.

 

Les Ponts

2018

La poésie de Rimbaud s’in­vite sur la façade d’une maison au Theux, quar­tier de Char­le­ville-Mézières. Cette œuvre reprend un poème en prose inti­tulé « Les Ponts », dans lequel le poète évoque une succes­sion de spec­tacles de la métropole moderne. La fresque a été réalisée par un binôme d’artistes, Sophie Canillac et Alice Wasson, du collectif muralistes.art.

Le bateau ivre (2018) - Polar - 16 rue Ledru-Rollin
Les Ponts (2018) - muralistes.art - 52 rue du Theux

Le bateau ivre (2018) - Polar - 16 rue Ledru-Rollin

Les Ponts (2018) - muralistes.art - 52 rue du Theux

Suite à l'appel à projets 2019, cinq nouvelles fresques ont vu le jour en juillet-août
Vous découvrirez une série de quatre œuvres inédites en bord de Meuse, rue Louis Fraison (derrière le lycée Chanzy), et la dernière sur le cours Briand, épine dorsale reliant Charleville à Mézières.

 

Le coeur supplicié

2019

Fort d'une formation initiale d'architecte, le street-artist parisien Ardif explore les hybridations entre nature et machine. Il s'approprie le poème« Le Cœur supplicié » pour dévoiler la mécanique du cœur, entendu à la fois comme organe physique et siège des émotions, écartelé ici entre planches anatomiques et rouages industriels. Les éléments d'architecture dialoguent avec le pont ferroviaire et l'usine Deville, tout proches. D'ailleurs, saurez-vous retrouver les quatre monuments carolomacériens cachés dans l'illustration ?

 

Départ

2019

Sur ce site particulier des berges de Meuse, qui laisse percevoir les bruits et les lumières de la ville, 2SHY (prononcer« too shy ») livre une interprétation du poème « Départ », issu des Illuminations, où Rimbaud lance un appel à la modernité. La construction géométrique, aux perspectives tronquées, évoque un voyage sans fin, une quête de liberté qui s'achève sur une porte ouvrant vers l'inconnu.

Le Coeur Supplicié (2019) - Ardif - 19 rue Louis Fraison
Départ (2019) - 2SHY - 17 rue Louis Fraison

Le Coeur Supplicié (2019) - Ardif - 19 rue Louis Fraison

Départ (2019) - 2SHY - 17 rue Louis Fraison

L'Eternité

2019

Miguel do Amaral Coutinho, alias Mural'Art, s'est emparé du poème « L'Éternité », que Rimbaud a publié dans Une saison en enfer. Pour ce natif du Havre, « la mer allée avec le soleil » éveille des souvenirs de couchers de soleil normands. Il reprend la première strophe du poème, qui se répète telle une ritournelle, la transformant en cycle perpétuel. La phrase entoure quatre sphères qui appellent les métaphores possibles : mandala, rosace, fleur, carte céleste, cycle des quatre saisons ...

 

Sensation 

2019

Sur le mur qui fait face à la Meuse, Damien Auriault a inscrit 8 mouvements, pour les 8 vers du poème « Sensation », que Rimbaud a écrit à l'âge de 16 ans. Ces mouvements soutiennent des vagues azurées aux subtiles variations colorées, qui sont créées par le geste du peintre qui a appliqué sur le mur un large outil imprégné de peinture bleue. La densité du texte en blanc joue avec les dégradés aléatoires obtenus par cette technique à la spontanéité très calculée.

L'Éternité (2019) - LUSO - 23 rue Louis Fraison
Sensation (2019) - Damien Auriault - 17 rue Louis Fraison

L'Éternité (2019) - LUSO - 23 rue Louis Fraison

Sensation (2019) - Damien Auriault - 17 rue Louis Fraison

Enfance 

2019

Pierre Mathieu, alias Trépid, est un jeune artiste sorti de l'école Émile Cohl­CitéCréation, école supérieure lyonnaise spécialisée dans la formation de peintres muralistes, et qui a fait le choix audacieux du poème « Enfance 1 », texte en prose issu des Illuminations. Une petite fille, plongée dans ses rêves, y joue avec l'imagination, incarnée dans des lianes arc-en-ciel qui surgissent du sol et du ciel, dans un paysage en nuances de gris.

Enfance (2019) - Trépid - 28 cours Briand / 1 rue de Tivoli
Enfance (2019) - Trépid - 28 cours Briand / 1 rue de Tivoli

Enfance (2019) - Trépid - 28 cours Briand / 1 rue de Tivoli

Enfance (2019) - Trépid - 28 cours Briand / 1 rue de Tivoli

Et le projet continue...

 

Aube

2020

Le point de départ de cette fresque est lancé en 2019 par une collaboration avec le collège Scamaroni, comprenant des élèves réunis par un projet autour du street art par un dispositif de lutte contre le décrochage scolaire. Ce sont les élèves eux-mêmes qui ont choisi le poème « Aube », un texte en prose issu des Illuminations. Après des échanges avec les artistes du collectif Creative Color pour identifier les images fortes du poème, Mehdi Amghar et Antoine Maquet ont conçu et réalisé cette fresque.

 

Tête de faune

2020

Cette fresque est une ode à la nature vivante, personnifiée par le faune, créature mythologique. L’artiste RUSS a été frappé par l’harmonie avec la nature chantée à travers ce poème. La végétation luxuriante qui se développe sur le mur illustre la vitalité organique autant que la richesse poétique. Cette fresque apporte un morceau de nature dans l’espace public, telle une extension des bords de Meuse au bord du parking Picasso.

Aube (2020) - Creative Color - 47 rue de Warcq
Tête de faune, fresque du parcours Rimbaud
Tête de faune (2020) - RUSS - rue des Champs, face au parking Picasso

Aube (2020) - Creative Color - 47 rue de Warcq

Tête de faune (2020) - RUSS - rue des Champs, face au parking Picasso

Première Soirée

2020

Le poème évoque les premiers émois sensuels, mettant en scène le dialogue amoureux et les jeux d’effeuillage entre une jeune fille et le narrateur. La fresque de l’artiste Nawel Grant nous fait pénétrer au cœur de cette scène d’intimité. Le spectateur se fait voyeur : les « grands arbres indiscrets » du jardin laissent se dévoiler l’intérieur du décor. Les extraits du poème sont disséminés sur le mur, bordant le corps de l’aimée, comme les baisers jetés par le poète aux « pieds », aux « chevilles », au « sein », aux « yeux ».

 

Rêvé pour l'hiver

2020

Cette fresque a été conçue avec une classe de 6ème du collège Bayard : elle est l’aboutissement d’un Projet Artistique Globalisé mené avec le soutien du rectorat, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, et des musées municipaux. Les élèves ont choisi ce sonnet et travaillé avec l’artiste Pauline Déas, du collectif 4FAM, pour imaginer ensemble l’esquisse de la fresque. Les élèves ont privilégié une composition structurée par le wagon et les rails. Le spot lumineux préexistant sur le mur a été intégré sur l’avant de la locomotive.

Première soirée (2020) - Nawel Grant - 4 rue Hachette
Rêvé pour l'hiver (2020) - Pauline Déas collectif 4FAM - 5bis rue de Champagne

Première soirée (2020) - Nawel Grant - 4 rue Hachette

Rêvé pour l'hiver (2020) - Pauline Déas collectif 4FAM - 5bis rue de Champagne

Roman

2022

Ce poème mondialement connu pour son premier vers, « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », est sans doute en grand partie inspiré de sa vie. Pour cette fresque réalisée à quatre mains, les artistes ont fait le choix de représenter un personnage qui peut être assimilé aussi bien à Arthur Rimbaud qu’à n’importe quel autre adolescent, garçon ou fille, du même âge. Un adolescent à l’image de notre époque : moderne, les nombreuses couleurs ne permettant pas de lui attribuer une identité immuable.

Au Cabaret Vert

2023

Intitulé « La Fille aux yeux vifs », le projet de l’artiste nantais SMOKA est ici, à travers les nuances subtiles des couleurs, de susciter une connexion émotionnelle avec le spectateur. Il créé une atmosphère invitante et captivante, encourageant le spectateur à prendre le temps de s’imprégner de la poésie d’Arthur Rimbaud. Les tons orangés évoquent, en miroir, la couleur de la pierre de Dom-le-Mesnil, utilisée pour construire La Macérienne de l’autre côté de la rue. Réalisée à l’arrière du lycée Monge, cette fresque sera visible depuis la plaine du festival éponyme.

Les Chaises-Poèmes

En octobre 2011, 18 chaises-poèmes de l’artiste québécois Michel Goulet ont pris place sur le quai Arthur Rimbaud. Elles renvoient à des fragments de textes de Rimbaud et à des extraits proposés par des poètes venus en résidence à Charleville-Mézières. Ces chaises, œuvres d’art, sont aujourd’hui un moyen de liaison entre le musée et la maison des Ailleurs.

Les chaises-poèmes du quai Rimbaud à Charleville ©Laëtis

Les chaises-poèmes du quai Rimbaud à Charleville ©Laëtis